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Pour la petite histoire

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On disait qu' c'était...
... des papillons ♬ ♪ ♫

22 octobre 2017

Des papillons

J’aime bien faire le chemin de l’école avec ma copine Coraline, et son chat qui nous suit toujours. On marche tous les trois sur le trottoir en bordure de la forêt, et quand il pleut, on saute dans les flaques d’eau pour faire peur aux vers de terre. Mais aujourd’hui, Coraline fait la tête.

– L’automne est trop triste ! elle dit. Les feuilles des arbres sont toutes foncées et il y a tout le temps des nuages.

– Mais non, je lui réponds. Regarde, il y a des flaques de soleil là-devant.

Et je saute dedans.

Au même moment, deux feuilles se détachent d’un arbre tout près de nous et se mettent à tournoyer. Le chat agite ses pattes, il essaie de jouer avec. Moi aussi, j’ai bien envie de jouer…

Je mets le pied dans la forêt, je m’approche de l’arbre et je touche une feuille :

– Moi, l’automne est ma saison préférée, je dis, parce que les branches des arbres se mettent à danser. Tellement que leurs feuilles se lancent, se balancent, se balochent…

– Se balochent ? s’étonne Coraline.

Des papillons 2

– Se balochent, oui, et se décrochent, et filochent… Quand le vent les vole, elles s’envolent tremblantes, mettent leur rouge et leur orange dans le gris du ciel. Moi, je disais que c’était des papillons, de grands papillons qui se laissaient perdre dans l’air, dans le brouillard de l’automne. Ils avaient des ailes de formes différentes mais ils étaient tous de la même famille, avec un corps si fin qu’on le voyait à peine au milieu des écailles colorées. Et les plus beaux étaient ceux qui partaient loin, très loin de leur arbre-berceau, ceux qui avaient reçu le don de danser.

Coraline hésite…

– Regarde, j’insiste. Regarde comme ils se balochent !

Juste à cet instant, le soleil met ses rayons sur l’un d’eux, lui donnant une couleur dorée. Alors je souffle dessus, il tremble et file en direction de Coraline, et ça y est : elle voit mon papillon. Elle se met à rigoler à tue-tête, les joues tout ensoleillées. Elle trouve l’automne joyeux, finalement.

Je reviens vers elle sur le trottoir, le chat, lui, suit mon papillon porté par le vent dans la forêt.

Coraline réfléchit un instant et me dit :

– Et aussi, à la fin, on disait que le grand papillon rouge, jaune, orange finissait par redescendre pour venir abriter la terre, et puis s’y mélanger, et puis s’y transformer, un jour, en chenille.

 

Les feuilles mortes, des papillons… Après tout, ça se pourrait.

 

Texte   Faustina Poletti
Illustrations   Alicia Durand
Lecture   Faustina Poletti
Musique de l'histoire   Eric Fournier
Musique du générique   Thierry Epiney
Prise de son et mixage   Alexandre Défayes