Skip to main content

Pour la petite histoire

bouton parchemin pdf bleu

Ce qu'il faudrait, c'est... II

27 février 2017

Le petit prince Gustave courait dans les escaliers en colimaçon. Plus il courait, plus les cris du préau s’éloignaient.

CequilfaudraitII1

Tout à l’heure, alors qu’il jouait dans la cour avec son cousin Octave, avec sa voisine Eglantine, ils s’étaient mangé le nez. A cause d’un petit pain au chocolat qui lui restait de ses dix heures et qu’il avait voulu donner à Eglantine plutôt qu’à Octave. Jaloux, celui-ci s’était emparé du petit pain, avec un méchant coup de main. Le petit prince Gustave s’était fâché, il lui avait tout crié. Le grand cousin Octave s’était vexé, et l’avait tapé sur le nez. Gustave et Octave s’étaient bagarrés. Hélas pour terminer, ils avaient renversé la cuisinière Paulette de sa bicyclette, qui roulait à toute bise chez Dédé le charcutier. Tout le monde était tombé, et Eglantine n’avait rien pu manger. Après la collision, le petit prince avait pleuré, puis avait filé.

 

Il courait dans les escaliers maintenant, il courait rejoindre dans sa tour l’enchanteur de la cour. A l’enchanteur Gaston, le petit Gustave a raconté, le petit Gustave a expliqué.

 

CequilfaudraitII2

Ce qu’il faudrait, c’est créer des petits pains antibagarres, pour les donner aux gens quand ils ne sont pas contents, et puis des ciseaux spéciaux pour couper la route aux accidents.

Ce qu’il faudrait, c’est encore construire une machine à laver les bleus et un raplatisseur de pincements au cœur, pour avoir moins mal à l’extérieur et à l’intérieur, pour être blessé moins longtemps en dehors et en dedans.

Ce qu’il faudrait, a encore dit le prince Gustave à l’enchanteur Gaston, c’est offrir une gomme à soucis, les grands et les petits, et un sirop contre la tourmente, quand des larmes trop chagrines grondent dans la poitrine.

Alors l’enchanteur Gaston a promis d’étudier ces questions, de chercher des inventions, de réfléchir à des potions.

Le petit Gustave, de nouveau content, est redescendu en courant dans l’escalier en colimaçon. Il a dit d’un air grave à son cousin Octave : pardon. Il a dit à sa voisine : je t’aime bien Eglantine.

Et ils ont rejoué au bas de l’escalier, en promettant de ne plus jamais se bagarrer.

CequilfaudraitII3

Texte   Faustina Poletti
Illustrations   Annick Vermot
Lecture et bruitages   Faustina Poletti
Musique du générique   Thierry Epiney
Prise de son et mixage   Alexandre Défayes